Répulsif pour les riches

Tel est, en substance, la façon dont notre pays est actuellement perçu dans le monde. La semaine passée, j'ai assisté à un symposium à Helsinki où j'ai eu l'occasion d'entendre un économiste espagnol dépeindre la situation française. Il parlait de bérésina française, ce qui résume assez bien son propos. J'ai été surpris de constater à quel point notre pays est à présent perçu comme une énormité aux yeux du monde. En 2012, lorsqu'elle est arrivée au gouvernement, la gauche a suscité certains espoirs. Espoirs depuis longtemps déçus, évidemment. Mais si nous contemplons aujourd'hui d'un oeil mauvais les actions du gouvernement, ce n'est encore rien comparé au regard que portent les étrangers sur ces actions. La France est devenue célèbre pour la décision phare de Hollande : la fameuse taxe à 75% pour les revenus d'activité supérieurs à un million d'euros. Cette mesure est devenue tristement célèbre, et ce à l'échelle planétaire. Même si cet impôt a finalement été aboli (en janvier), il reste à l'étranger comme une signe marquant. C'en est même devenu l'emblème de l'action de Hollande à l'international. Pendant le symposium, j'ai eu l'occasion de parler avec plusieurs personnes de différentes originaes (certaines venant d'Europe de l'Est, d'autres d'Amérique, et d'autres encore d'Asie). Et à ma grande surprise, ils identifiaient tous le gouvernement actuel à cette taxe outrancière ! Cela laisse imaginer le signal qu'elle a envoyé aux investisseurs étrangers. Si, électoralement, c'était une idée de génie de Hollande, elle nous aura au final porté préjudice plus que n'importe quelle autre mesure prise depuis. Notre pays est devenu une sorte de cas d'école économique (de ce qu'il ne faut pas faire, évidemment). Dans une boutade, l'économiste espagnol qui présentait cette bérésina a garanti que même les communistes n'auraient voulu prendre une telle mesure : ils l'auraient jugée trop irresponsable ! Je n'oublierai pas de sitôt ce symposium. François Hollande peut bien faire les commerciaux terrain (jusqu'à aller chez un dictateur à Cuba pour vendre ses produits made in France), il n'empêche que le seul engagement qu'il soit parvenu à tenir est aussi celui qui va freiner encore longtemps notre sortie de la crise. Pour plus d'informations, allez sur le site de l'organisation du séminaire en Finlande et trouvez toutes les infos.